En Afrique, on a l’habitude de dire que lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. En Côte d’Ivoire, plus précisément dans le grand-ouest cela se vérifie aisément. Depuis la nuit des temps, la tradition reste orale dans nos montagnes. La transmission de nos us et coutumes se fait de génération en génération par la voie orale à travers les contes, les rituels et bien d’autres. Mais de nos jours avec la venue des TICs et surtout de la mondialisation, cela devient plus difficile.
Les jeunes qui sont l’avenir, sont attirés par autre chose. Ce sont la ville, le luxe, le matériel et bien d’autres encore. Ce désire du bien-être physique les éloigne de leurs cultures et leurs traditions. Si nous ne faisons rien, nous aurons une jeunesse du grand-ouest montagneux quasi déracinée et hybride. L’identité culturelle dont jouit tous les peuples nous fera défaut. Car qui d’autres est mieux placé que ses propres fils pour pérenniser un patrimoine familial ?
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C’est pourquoi il est impérieux de perpétuer cette culture avec des actions concrètes pour la conserver. Les arts et la culture sont un moyen puissant pour la préservation et la promotion du patrimoine du grand-ouest, plus précisément de la région du Tonkpi. Un grand musée et une grande bibliothèque pourront être un levier important qui permettra au peuple DAN de conserver et de faire la promotion de façon durable sa culture. Ces infrastructures culturelles seront les dignes remplaçants de nos vieillards et donc de la tradition orale. Des infrastructures qui retraceront l’histoire de notre peuple, de nos us et coutumes et des hommes de valeur qui ont marqué l’histoire de notre peuple et de notre beau pays la Côte d’Ivoire.
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Il convient donc de mobiliser tous les hommes de culture et les acteurs culturels de notre région pour réussir ce pari. A l’instar des grandes villes en occident, la région du Tonkpi peut abriter des infrastructures culturelles telles qu’une bibliothèque et un musée respectant les normes internationales et qui parlera de nous. Conservons et pérennisons notre culture pas seulement avec la tradition orale mais aussi avec des infrastructures culturelles qui utiliserons les résultats des chercheurs, anthropologues, et des acteurs culturels de notre région. Sinon, nous serons surpris qu’un jour, nous ne soyons pas en mesure de pérenniser notre culture.
Une contribution de Tié Kuiguiao Tohoueigbeu
Agent à la direction régionale de la culture et de la Francophonie du Worodougou
Fils de Krozialé, département de Zouan-Hounien
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