Candidat désigné par son parti politique, le RHDP, Dr Lacina Ouattara brigue un second mandat à la tête de la commune de Danané. Ce Maire sortant de la cité des ronces présente ses ambitions pour sa commune. Il lève surtout un coin du voile sur ce qui a milité en sa faveur dans le choix de la direction de sa formation qui s’est porté sur lui. Entretien.
Pour quelqu’un qui revient à Danané après une longue absence, plusieurs nouveautés s’offrent à lui. Est-ce à dire que Danané change ?
Oui, Danané change vraiment. Il y a le réseau routier, un hôpital ultramoderne, nous avons de nombreuses infrastructures scolaires, de nouveaux établissements bancaires. Mais il faut retenir que Danané en matière de budget, la commune est complètement métamorphosée.
Vous venez de le dire M. le Maire, il y a une nouvelle infrastructure sanitaire qui a été construite, sur le plan santé comment se porte Danané désormais ?
Danané se porte mieux. Mais ce que nous souhaitons est que la population fréquente cet hôpital. Le plateau technique est vraiment de pointe. Aujourd’hui toutes les opérations sanitaires se font ici sur place. Il n’est plus besoin d’aller à Man et même au-delà pour se soigner. La municipalité a également construit deux centres de santé bien équipés et réhabilité un autre qui est bien équipé aussi. Un groupe électrogène sera trouvé pour le dispensaire de Dioulabougou. Le changement est très s’observe dans ce secteur.
A quoi servira maintenant l’ancien hôpital général ?
Ce que deviendra l’ancien hôpital général va être décider par l’ensemble des services sanitaires. Ce sont la direction départementale de la santé, la direction régionale de la santé. Je pense bien que d’autres services y sont encore. Tout est donc entre les mains des décideurs dans le domaine de la santé.
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Votre mandat prend fin bientôt, quel bilan faites-vous de ces cinq ans ?
Le bilan est positif. Ce sont pratiquement 900 millions FCFA qui ont été investis sur le terrain, sans oublier les apports personnels et d’autres personnes ressources. On peut estimer donc l’investissement à 1 milliard FCFA.
Au plan sanitaire, ce sont deux dispensaires construits et équipés et un autre réhabilité et équipé. Au plan scolaire, ce sont 24 salles de classes construites. Trois classes offertes par nos soins en tant que personne vivant à Danané et qui a à cœur de mettre fin aux écoles en matériaux précaires. La clôture de l’EPP Dioulabougou est faite et cela met les enfants dans les conditions optimales d’apprentissage. Au niveau de l’assainissement, le canal central a été curé. Ce qui permet un bon drainage des eaux usées et évite que nos populations qui souffraient autrefois pendant la saison pluvieuse, soient à l’aise. En termes de traitement d’ordures ménagères, nous pouvons nous taper la poitrine car pouvant rivaliser avec certaines villes de notre pays en matière de salubrité. Nous avons un tracteur avec un chargeur et les ordures ménagères sont enlevées à temps. Les salaires sont régulièrement payés aux travailleurs. Nous sommes venus trouver un budget de 200 millions FCFA, aujourd’hui nous sommes à 700 millions FCFA. Vous comprendrez l’effort qui est fait au quotidien.
En termes de perspectives, nous voulons monter à plus d’un milliard FCFA de budget. Il faut pérenniser ce qui est fait et envisager aller encore plus loin.
Malgré ce bilan que vous défendez, Dr Lacina Ouattara, il y a certains de vos administrés qui se plaignent que la mairie n’a pas été beaucoup présente à leurs côtés. Quel commentaire ?
Effectivement il y a des choses qui n’ont pas encore été faites. Nous avions 10 points dans notre plan d’action. Il y a l’agriculture qui n’a pas été touchée réellement. Nous avons lancé des processus qui sont en cours pour la labellisation du riz Danané. Il y a aussi l’autonomisation des femmes et l’emploi jeunes qui n’ont pas été touchés. Mais, c’est compte tenu de ce que nous sommes venus trouver en place. On ne pouvait pas dérouler ce pan car le budget ne s’y prêtait pas. Mais avec la hausse du budget, c’est possible. Avec ce que nous avons comme budget maintenant et qui sera en hausse, le binôme femme et jeune aura au moins 25 millions FCFA par an. L’assistance aux personnes démunies et aux personnes de troisième âge a commencé et sera accentuée. Les prises en charges sont aussi faites.
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2023 est une année électorale. Vous êtes désigné pour représenter votre parti à ces échéances. Quels sont vos sentiments quand vous bénéficiez de la confiance de votre formation politique ?
Nous disons merci au président de la République, merci au président du directoire, merci au secrétaire exécutif du RHDP et à tous nos ministres de la région du Tonkpi. Si j’ai été retenu après la compétition qu’il y a eu en interne, c’est que j’ai séduit par mon bilan et mes perspectives. Il faut venir convaincre les parents maintenant car en cinq ans on ne peut pas tout faire. Nous demandons qu’ils nous fassent confiance pour les cinq prochaines années pour que nous puissions peaufiner ce qu’on a commencé.
En cas de réélection pour un second mandat, quelles seront vos priorités ?
Nous allons nous appuyer sur nos acquis. En priorités, nous allons construire les infrastructures économiques, à savoir un marché moderne, deux centres commerciaux modernes et faciliter l’implantation d’un autre établissement bancaire. Nous allons aussi nous engager dans la construction d’un hôtel de ville digne de ce nom. En plus, nous allons attaquer le problème des femmes et les jeunes. Nous allons continuer l’assainissement de la ville et lancer un programme de reprofilage lourd de la voirie. Nous allons faire le pont sur la rivière en partance pour le village royal. Tous les villages communaux auront leurs voies d’accès traitées.
Monsieur le Maire, de nombreux cadres de Danané se signalent comme adversaires aux élections municipales. Quels sont vos rapports avec ces cadres ?
Danané a beaucoup de cadres. Mais gérer une commune, ce n’est pas une ambition personnelle ou individuelle mais collective. Un conseil municipal, c’est un ensemble. Je respecte les ambitions des uns et des autres mais il serait intéressant que les cadres issus de notre parti viennent qu’on unisse nos forces pour remporter les élections. Individuellement pris, je n’ai aucun problème avec un candidat. Nous nous côtoyons et il n’y a jamais eu de grabuges.
Il y a certaines personnalités de la région qui appellent à l’érection de Danané en chef-lieu de région qui pourrait s’appeler le Nimba. Qu’en pensez-vous ?
Je partage l’idée de ceux qui le disent et le veulent. Je l’ai été hier, je le suis aujourd’hui, je serai demain à la loge de ceux qui souhaitent que Danané soit érigé en chef-lieu de région. La décentralisation est faite pour approcher encore plus le développement de la population. Quand on prend la population des départements de Zouan-hounien et de Danané, nous avons atteint le niveau de devenir une région. Quand tu prends la population du Tonkpi, le budget alloué est beaucoup trop peu. Je milite pour cela. Nous demandons au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de nous aider dans ce sens. Scinder la région du Tonkpi en deux ne divisera jamais le peuple Dan. Bien au contraire, cette scission permettra au peuple Dan de bénéficier du véritable développement.
Danané est désormais relié à la Guinée par une route neuve. Est-ce que cela a changé quelque chose à la gestion communale ?
Oui, beaucoup de choses. Avant on faisait 6 heures pour parcourir les 48 kilomètres qui séparent Danané à la frontière guinéenne. Aujourd’hui, il faut 20 minutes tout au plus pour faire ce tronçon. Il y a des opérateurs économiques qui font leurs activités entre les deux pays. L’activité économique a gagné en vitalité. Aujourd’hui, ce sont de nombreux véhicules qui transitent par Danané pour la Guinée. Nos recettes ont augmenté et la population aussi y gagnent. Nous appelons de tous nos vœux à la construction de la voie menant au Liberia dans un bref délai
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Danané est située à la frontière de deux pays que sont la Guinée et le Liberia. Est-ce que cela ne pose pas un problème sur le plan sécuritaire ?
Ici, nous vivons en toute quiétude. Danané fait partir des villes les plus sécurisées de la Côte d’Ivoire. À part la petite délinquance, il n’y a pas de braquages, pas d’attaques armées. Merci au président de la République, au ministre d’État, ministre de la Défense, merci au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité pour le travail formidable effectué ici. Danané est une ville paisible.
Le Maire, ouestmedia.ci est un site internet d’informations naissant qui a pour ligne éditoriale de traiter les informations liées au District Autonome des Montagnes. Quel regard portez-vous sur cette initiative ?
C’est une très bonne initiative. Aujourd’hui, les nouvelles technologies donnent beaucoup d’opportunités à tous. Malheureusement, cela n’est pas toujours bien exploité par tous. Certains préfèrent utiliser les TICs pour faire de la provocation comme c’est très souvent le cas sur les réseaux sociaux. Avec les TICs, il est plutôt question d’entreprendre sainement en créant une activité qui peut prospérer dans le temps. Si des jeunes de chez nous travaillent dans ce sens, je ne peux que les encourager. Nous sommes une collectivité locale, cette initiative doit être appuyée car en plus de faire partie de l’emploi jeunes, elle œuvre à faire notre promotion. Elle peut nourrir des gens et créer de la main d’œuvre. Nous sommes prêts à vous accompagner. En tout cas, Bonne chance à vous dans cette aventure.
Réalisé par Ashley Oulaï
OM – 08/23
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