Quelles solutions contre les grossesses en milieu scolaire ? Pour des jeunes du District autonome des Montagnes dans l’ouest ivoirien, le phénomène peut être combattu. Ils ont fait des propositions à ouestmedia.ci.
3 588 cas de grossesses en milieu scolaire en Côte d’Ivoire entre septembre 2022 et avril 2023, soit une hausse de 5℅ par rapport à l’an dernier. Les chiffres sont alarmants. Ils interpellent surtout. Pour des jeunes du District autonome des Montagnes dans l’ouest ivoirien, le constat nécessite une réaction pour freiner ce phénomène qui met souvent fin au parcours scolaire de la jeune fille.
« C’est la démission des parents dans leur rôle de premier éducateurs des enfants, d’une part et d’autre part, la pauvreté. Il faut que les parents d’élèves reconnaissent et reviennent à leur rôle véritable de parents qui consiste à donner la priorité au suivi des enfants pendant le long de l’année scolaire. Au ministère de tutelle il conviendrait de prendre des mesures contre les auteurs des cas de grossesses. Enfin, il faudrait qu’au niveau local les autorités initient des projets lucratifs majoritairement réservés aux eleves pendant les congés afin de permettre à ces derniers de subvenir à leurs besoins à defaut du soutien des parents ou des tuteurs« , propose Slemy Franck-Clotaire, le président de l’Union des jeunes de Lollé dans le département de Zouan-Hounien.
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Hasa Simon, un étudiant et fils de Mantongouiné dans la sous-préfecture de Mahapleu appelle à plus de sensibilisation sans exclure la punition.
« Écœurant de voir chaque année le parcours des jeunes filles écourté du fait d’une grossesse. Une situation délicate qui mérite véritablement qu’on s’y intéresse. À mon avis, il est temps de mener des sensibilisations sérieuses en ce sens, priorisant ces jeunes filles elle-mêmes que de prendre des décisions rigoureuses et correctrices à l’endroit des auteurs de ces grossesses au nombre de qui l’on trouve parfois ceux-là même qui sont sensés être des évangélistes aux côtés des filles contre ce fléau, les enseignants« , suggère-t-il à ouestmedia.ci qui l’a joint.
Si le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) ne donne pas encore des détails dans son rapport sur les grossesses en milieu scolaire, le phénomène est bien réel dans de nombreuses villes de la région du Tonkpi. Le lundi 3 avril 2023, Hahoutou Vincent N’guessan, le préfet du département de Danané révélait au cours d’une cérémonie d’honneur au drapeau national, que 96 cas de grossesses avaient été enregistrés au premier trimestre de l’année scolaire en cours dans sa circonscription administrative.
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» Une chose est claire, la sensibilisation est resté un moyen efficace pour endiguer ce problème. il faut donc l’amplifier et l’adapter aussi à différents genres artistiques tels que la musique, le théâtre, le cinéma et bien d’autres…En plus, faudrait-il inciter les élèves à pratiquer l’abstinence sexuelle ou utiliser des contraceptifs qui pourront être distribuer gratuitement aux élèves si le besoin se fait sentir. Aussi, avec l’ampleur des NTIC et des réseaux sociaux qui font de la prolifération des films d’adulte , il faudrait penser à limiter les accès à certains sites pour les jeune de moins de 18 ans comme ça se fait dans certains ménages ou entreprise« , propose Tié Kuiguiao Tohoueigbeu, un fils de Krozialé dans le département de Zouan-Hounien.
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Dans la région voisine de Cavally, les grossesses en milieu scolaire fait réagir également. Pour Constant Kassié, le Secrétaire général départemental CNJCI Guiglo, le mal vient en partie du regard porté sur la sexualité en Afrique. L’éducation sexuelle est un réel tabou dans les familles africaines. Quand une jeune fille se fait courtiser par un homme, elle a pratiquement peur d’en parler à la maison, dit-il à ouestmedia.ci.
Au-delà, il suggère de » penser un cadre juridique efficient qui permettrait aux victimes de disposer de recours efficaces contre le droit de cuissage et/ou harcèlement sexuel, abus sexuels sur mineurs, mariages précoces/non désirés. Car même si des lois existent, elles ne sont pas suffisamment connues des victimes ou de leurs parents ou restent souvent inappliquées« .
OM – 05/23
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