À la tête de la chefferie centrale de la commune de Zouan-Hounien depuis plusieurs années, il ne cesse de mettre son expérience et sa sagesse au service de sa communauté. Dans cet entretien qu’il a accordé à ouestmedia.ci, Gbéada N’Gatoh Pierre lève un coin du voile sur les réalités des fonctions qui sont les siennes.
Comment devient-on chef central dans le cas de la commune de Zouan-Hounien ?
On peut commencer par être chef de quartier et petit à petit, on devient chef de quartier plus tard, puis après, chef du village. De là, tu deviens chef de tribu. C’est à dire qu’il y’a des villages qui te sont confiés pour gestion. Ensuite, de chef de tribu, tu deviens chef de canton et chef central.
Vous êtes chef central de la commune de Zouan-Hounien depuis combien de temps et combien de quartiers et villages sont sous votre autorité ?
Je suis chef central Zouan Hounien depuis 2008. Ici, il y a 24 quartiers que je gère avec les chefs des quartiers et 48 villages. En tant que chef central, je dirige le canton Lolé. Le travail étant bien fait, les autres cantons, c’est-à-dire les cantons Blossé, les Kouyalé nord et sud ont décidé d’établir une collaboration avec nous.
Quels sont vos rapports avec les autorités administratives de la commune de Zouan-Hounien ?
La relation est parfaite. Notre patron est le sous-préfet avec qui nous travaillons directement. Il y a également le préfet avec qui nous nous sommes constamment en contact. Il est le représentant du président de la République. Le chef central travaille aussi avec le roi sa majesté Gué Pascal qui est le patron de la chefferie dans le Tonkpi.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre fonction ?
Nous rencontrons des difficultés dans notre travail. Nous donnons toute notre énergie pour que les populations vivent ensemble dans la paix. Et cela sans rien recevoir. Tenez par exemple, en 2008 il y a eu un conflit ici à Zouan-Hounien. Quand il y a eu ce conflit, le professeur Mariatou Koné, actuelle ministre de l’Education nationale nous a offert une maison de règlement de conflits. C’est dans cette maison que nous travaillons. Tous les jeudi et samedi de 8h à 17 h nous travaillons sur les conflits départementaux. Malheureusement cela se fait sans rémunération. Pourtant nous faisons un grand boulot au quotidien pour la cohésion sociale.
A lire aussi : Zouan-Hounien : interdiction de boire l’eau du Cavally et des puits après un incident à la mine d’Ity
Avez-vous mené des démarches pour que ce problème financier soit réglé ?
Nous avons déposé des dossiers à la chambre des rois et chef traditionnels et ils nous ont dit que ceux qui auront des cartes et des arrêtés bénéficieront d’un salaire. Après en avoir fait les demandes, nous sommes dans l’attente depuis.
Comment faites-vous pour vous organisez malgré cette difficulté ?
Nous avons une caisse. Nous levons des cotisons mes notables et moi pour subvenir aux différents problèmes. Pourtant Zouan-Hounien regorgent de nombreux hauts cadres.
Quel message pouvez-vous lancé au président de la République pour que la chefferie de Zouan-Hounien travaille dans une totale sérénité ?
Je remercie infiniment le président Alassane Ouattara, car il a fait de l’amélioration des conditions de vies des chefs traditionnels de Cote d’Ivoire, sa priorité. Mais nous sommes tellement nombreux que cela semble difficile pour lui. Cependant, les chefs de l’Ouest, précisément ceux du département de Zouan-Hounien nous lui demandons de penser à nous car le travail que nous abattons reste incognito. Avant 2018, il y avait beaucoup de conflits à Zouan-Hounien. Aujourd’hui tous les conflits sont réglés par la médiation qu’on fait sur le terrain. Je profite pour remercier le général Vagondo Diomandé pour ses actions en notre faveur.
Réalisé par R.A
OM -7/24
Mail : contact@ouestmedia.ci
Discussion about this post