Les élections locales en Côte d’Ivoire auront lieu dans moins de 2 mois. En vue d’une bonne maîtrise du maintien de la sécurité en cette période sensible, les Préfets et Sous-préfets ont initié, sous la houlette du Préfet de région, Cissé Ibrahima, un séminaire à Duékoué, à l’intention des Cellules Civilo-Militaires des quatre Départements du Guémon.
Du 18 au 19 juillet 2023, les participants ont réfléchi sur le thème : « Tous mobilisés et volontaires pour des consultations électorales apaisées ». Ce séminaire avait pour but, de permettre aux cellules civilo-militaires (CCM) de renforcer leurs capacités et cerner les contours de leurs missions. Mais à quoi sert-il à ces cellules civilo-militaires d’avoir une bonne formation si elles ne sont pas dotées de moyens conséquents leur permettant de mener efficacement leur mission de sécurité ?
À ce séminaire, les CCM de Bangolo, Facobly, Duékoué et Kouibly, ont implicitement étalé à la place publique, les difficultés et autres entraves qui se dressent contre leurs capacités. Aussi, ont-elles fait un plaidoyer par la voix de Gouati Constant de la CCM de Duékoué.
« Pour nous permettre de continuer de jouer un rôle majeur dans le renforcement de la cohésion nationale et la réduction drastique de l’indice d’insécurité sur tout le territoire national, nous ne saurions nous abstenir de faire un plaidoyer pour la vitalité et l’efficacité de l’action des cellules civilo-militaires. Bien que donnant satisfaction aux différentes activités des Comités de défense et de sécurité (CDS), nous sommes dépourvues de dotation trimestrielle de fonctionnement depuis 2021. Les CCM fonctionnent sur fonds propres. Cela rend nos activités difficiles et inefficaces. Nombre de nos membres qui n’en peuvent plus de supporter cet état de fait, ont baissé les bras », a indiqué le porte-parole.
En clair, les cellules civilo-militaires, appuis locaux du Conseil national de sécurité (CNS), ont appelé l’Etat à leur apporter un soutien en matériels roulants, informatiques et logistiques. Ainsi que la reprise de leur dotation de fonctionnement trimestrielle et la prise en charge des membres des CCM victimes d’accident dans l’exercice de leur tâche.
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Dans son mot d’ouverture, le Préfet de la région du Guémon a rendu hommage aux CCM avant de toucher du doigt, les défis sécuritaires qui demeurent dans sa circonscription. Cissé Ibrahima a évoqué la délinquance juvénile, la drogue, les tensions intercommunautaires, l’insécurité routière, et bien d’autres violences. Le Préfet hors grade a exhorté ses administrés à s’impliquer, chacun à faire prospérer la sécurité dans le Guémon. Car a-t-il ajouté, ce n’est pas que l’affaire des seules forces de défense et de sécurité (Fds).
Dr Diarra Lassina, le directeur de l’Institut de recherches stratégiques de lutte contre le terrorisme, a développé au cours de la conférence inaugurale de ce séminaire, le thème « Modalités pratiques de la police de proximité et la collaboration entre Forces de défense et de sécurité et populations ». Il a été appuyé par le commandant Kouadio Bosson, premier responsable de la compagnie régionale de gendarmerie du Guémon et le commissaire Hermann Assiélou, chef de services au Commissariat de police de Duékoué.
Les deux officiers des Fds, ont fustigé la qualité de la collaboration des populations avec leurs unités. Selon eux, cette collaboration est à demi-teinte, faite d’hypocrisie et bien souvent, de dénonciations calomnieuses. Pour l’efficacité de leurs actions, ils ont invité les populations à briser le mur de la peur et de la méfiance, au profit d’une franche et sincère collaboration. Trois autres communications ont été animées au cours de ce séminaire. L’une, sur le thème « Sécurité humaine, un outil pour la cohésion et la prospérité du Guémon » a été faite par Dr Arthur Banga, enseignant-chercheur.
Yasmine Yéo
OM – 07/23
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