Dans la mythologie du peuple Dan qui eut été l’une des premières civilisations en Afrique noire de par la culture de la divinité GUÉ (GUÉBOHO-MIN), l’enfant n’est autre que la réincarnation des Grands Hommes ayant marqué l’histoire de la famille, du village, de la tribu et du peuple de par leur renommée sociale à travers leurs vécus antérieures sur terre.
Faut-il le rappeler que GUÉBOHO désigne l’au-delà et que GUÉBOHO-MIN signifie celui qui est revenu de l’au-delà après être mort et enterré. Ce fut une véritable civilisation à l’époque qui suscita la ruée vers les Dan, des peuples voisins Sénoufo, Guéré, Dogon et bien d’autres éloignés.
Ils y allaient pour se convertir à leur religion et exporter chez eux la culture du Gué (masque). Voilà pourquoi nous avons aujourd’hui le Djô chez les DOGON, le GLAHA chez les Wê, le PORO chez les Sénoufo et le Goly ou Djè chez les AKAN voisins des tribus Dan.
Pour revenir à notre centre d’intérêt du jour c’est-à-dire définir les noms ZI-NIEU, MBLEÜ (Bleu) liés à TIA et BONHANDEU, nous vous invitons à prendre en compte l’évolution de l’écosystème environnemental des sociétés humaines organisées depuis l’antiquité à nos jours.
Par conséquent, il faut admettre qu’à une époque donnée, il n’existait dans l’environnement des humains en général et des africains en particulier, ni routes ni immeubles ainsi que tous les conforts matériels de déplacements et des milieux de vie que nous connaissons aujourd’hui.
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Il fut un temps évidemment où se déplacer en file indienne était une exigence sécuritaire et une obligation dues à l’étroitesse des routes qui n’étaient que des sentiers. Il en était ainsi même dans le désert pour les caravanes. Les contemporains à cette époque s’étaient organisés pour attribuer des rôles et des valeurs aux membres d’une colonie de personnes en déplacement en file indienne disons à l’image des fourmis.
Ainsi naquit le nom Meurlié-Min devenu MLEÜ et transcrit Bleu à l’état civil par les commis qui n’avaient d’autres choix de lettres dans l’alphabet français pour traduire le son original en Yakouba de Man, Biankouma et KLAHA.
MLEÜ désigne donc la tête de file et la tradition lui attribue la fougue et le courage de la jeunesse. Il est donc le pionnier qui ouvre les voies. Son synonyme est ZI-NIEU qui est la tête de la colonne des initiés pendant leur retour au village après un séjour dans les bois sacrés.
Par opposition, celui qui ferme la marche et qui est considéré comme le plus âgé, sage et pétri d’expériences, se nomme TOTAH devenu TIA par contraction et transcrit ainsi à l’état civil. BON-MOADEU est son synonyme et il est transcrit souvent en BOMBADÉ ou BONHANDEU.
Attention ! La transcription de ces noms crée plus de problèmes de compréhensions par l’homonymie qu’elle crée avec d’autres noms qui pourtant, sont de significations différentes. L’exemple palpable est le nom BLEU. Il existe trois noms de significations différentes transcrits par BLEU qui lui-même désigne une couleur en français. Il s’agit de :
– BLEU (BLEUR) qui signifie Herbe pour dissimuler l’existence à l’esprit de la mort, d’un nouveau-né qui vient au monde après les décès inexpliqués successifs de ses aînés.
– BLEU (BLÊLÊ) qui désigne les feuilles médicamenteuses qui sont révélées aux médiums pour sauver la vie aux malades.
– BLEU (MLEÜ) qui désigne le premier d’une colonne ou file indienne.
À suivre
Une contribution de Adonis Bleu Premier
Fils de Gbata département de Man
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