Depuis le 19 mai, la Côte d’Ivoire dans ses différentes composantes rend hommage au Président Henri Konan Bédié, ex-président du PDCI-RDA, ex-président de la République, ex-président de l’Assemblée Nationale.
Chaque personnalité, chaque groupement, chaque communauté y va de son témoignage et de son admiration. De tous les messages, celui du président du PDCI-RDA, Cheick Tidjane Thiam donné au Palais de la Présidence de la République le vendredi 24 mai, et celui à la Maison du PDCI-RDA le samedi 25 mai, continuent de sonner dans les esprits. Tant au sein du PDCI-RDA, qu’en dehors du Parti.
À ces deux tribunes hautement symboliques, le Président Thiam a dit haut et fort, à l’endroit de son père Bédié : « Ton héritage vivra en chacun de nous dans chaque action que nous entreprenons et dans chaque bataille que nous menons.
Que ton esprit continue de nous inspirer et de nous guider. J’ai cité hier Jean Cocteau et je le répète : « Le véritable tombeau des morts, c’est le cœur des vivants. » Les morts vivent dans nos cœurs. Président Bédié, tu vivras toujours dans nos cœurs, toujours. »
Ce message est plus qu’interpellateur à l’endroit de tous ceux qui pleurent sincèrement le Président Bédié, à l’endroit de tous ceux qui pleurent par effet de mode ou par snobisme, à l’endroit de ceux qui font semblant de pleurer pour ne pas attirer de soupçon.
Au sein du PDCI-RDA, pour lequel le président Bédié s’est battu jusqu’à son dernier souffle, les larmes versées à flot ne doivent pas être des larmes de lâcheté qui, une fois séchées, emportent avec elles la volonté de mouiller le maillot, au nom et pour la mémoire de celui qu’on a pleuré ; l’ambition de faire mieux que le père, la résilience pour l’atteinte des objectifs. En dehors du PDCI-RDA, que n’a vécu le président Bédié comme humiliations, frustrations, violences et injures ?
Si les larmes versées à l’occasion de ses obsèques, sur l’esplanade de la Présidence de la République, sur l’esplanade de l’Assemblée Nationale, sur l’esplanade et dans la Cathédrale Saint Paul du Plateau, le long du parcours de la dépouille à travers le Plateau et sur la route Abidjan – Daoukro avec plus de 6 escales animées, ne sont pas des larmes de crocodile, il faudrait alors que ceux qui les ont versées montrent leur sincérité à achever le combat pour la Réconciliation, la Paix et la Démocratie apaisée.
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Le message est ainsi une invite à faire en sorte de poursuivre jusqu’au bout le début amorcé, hors du temps, de l’espace, de l’individuation habituels. L’amour qu’on exprime à l’endroit du Président Henri Konan Bédié s’étend alors à l’univers, le désir d’assurer la pérennité de son œuvre s’élève au divin, la jouissance de la grande liberté dure sur l’éternité.
En effet, la mort est un scandale, mais ne saurait être un frein à l’admiration et à l’amour que l’on ressent sincèrement. La mort n’est pas faite pour un amour humain car quand on aime, c’est pour toujours. Que devient l’amour après la mort ? Est-il irrémédiablement coupé ?
Non, il ne devrait l’être. Le Président Bédié a aimé la Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA, les Ivoiriens jusqu’à sa mort. Nous disons aimer le Président Bédié, sa façon d’aimer et de travailler pour le PDCI-RDA, pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens, nous devons démontrer au monde entier que notre amour pour Bédié n’était pas circonstanciel.
Le Président Bédié n’est plus là, mais son épouse, Maman Henriette Bédié est là, ses enfants (Lucette, Patrick, Isabelle, Jean-Luc) sont là, son héritage politique qu’est le PDCI-RDA est là. Ils doivent ressentir cet amour dont nous vantons le degré en nous. Le PDCI-RDA, pour lequel il a tant donné et tant souffert, doit ressentir cet amour, à travers notre engagement ferme et sincère dans le combat multiforme et multipolaire du Parti.
L’amour, le vrai, ce sont des gestes d’affection, des paroles et des actes qui nous permettent d’exprimer à l’autre que nous voulons son bien. Le plus grand bien au Président Bédié aujourd’hui disparu, c’est d’aboutir son combat, d’atteindre ses objectifs, avec un PDCI-RDA fort et dynamique. Avec sa mort, nous ne pouvons plus le lui manifester concrètement.
Cela nous manque et nous blesse très profondément. Mais nous pouvons toujours lui traduire notre affection en nous battant véritablement pour que son œuvre soit pérennisée et le parti qu’il nous laisse soit vainqueur. On ne peut pas prétendre aimer Bédié et tirer le PDCI-RDA par le bas. On ne peut pas prétendre aimer Bédié et malmener les Ivoiriens, on ne peut pas prétendre aimer Bédié et cracher sur la démocratie apaisée, on ne peut pas prétendre aimer Bédié et se moquer de la réconciliation nationale.
« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis, ils sont dans l’ombre qui s’éclaire, et dans l’ombre qui s’épaissit, les morts ne sont pas sous la terre, ils sont dans l’arbre qui frémit, ils sont dans le bois qui gémit, ils sont dans l’eau qui coule, ils sont dans l’eau qui dort, ils sont dans la case, ils sont dans la foule… », disait Birago Diop
Par Denis Kah Zion, fils du Cavally, Maire de Toulepleu
Source : Le Nouveau Réveil
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