La décision du gouvernement de voir les occupants illégaux libérer les chambres qu’ils occupaient dans les cités universitaires touche de nombreuses personnes. Parmi elles, des étudiants ressortissants de Bloléquin, ville de la région du Cavally. Dans cet entretien, Bayo Lionel, leur président aborde la situation de ses étudiants.
Depuis le 30 septembre 2024, la communauté estudiantine est dans l’émoi après l’annonce du décès de l’étudiant Agui Mars Aubin Deagoué appartenant à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Cette situation a incité le gouvernement ivoirien à prendre des mesures, telles que la suspension des activités de syndicats estudiantins et l’évacuation des étudiants installés illégalement dans les cités universitaires. Pour la dernière décision, plusieurs étudiants ressortissants de la ville de Blolequin dans la région du Cavally sont concernés. ouestmedia.ci a obtenu une interview de Bayo Lionel, le président de l’Association des élèves et étudiant ressortissants de Blolequin. Il aborde le sujet.
En réaction au récent assassinat d’un étudiant de la FESCI, le gouvernement a décidé que les étudiants illégalement installés dans les chambres des cités universitaires les libèrent. Quel regard l’Association des élèves et étudiants ressortissants de Bloléquin porte sur cette décision ?
En tant qu’étudiant, nous soutenons cette décision du gouvernement. Il est en effet primordial de rétablir l’ordre et la légalité dans ces espaces qui doivent avant tout être des lieux sécurisés, dédiés à ceux qui ont été régulièrement admis. Cette décision est salutaire, car l’occupation anarchique des chambres universitaires crée un climat d’insécurité et de désordre. Nous pensons qu’il est crucial que les cités universitaires soient strictement réservées aux bénéficiaires légitimes, et que des mesures claires soient prises pour veiller à la sécurité de tous.
À lire aussi : Grève illimitée de la FESCI, l’université de Man pas concernée
L’opération de libération des cités universitaires des occupants illégaux est en cours. Est-ce qu’il y a des étudiants de Bloléquin qui sont concernés ?
Oui, plusieurs étudiants ressortissants de Bloléquin sont directement touchés par cette décision. Nous comptons environ une dizaine d’étudiants qui se trouvent actuellement dans cette situation. Il est important de noter que ce n’est pas par choix délibéré qu’ils se sont installés dans les cités universitaires de manière non réglementaire. Depuis 2018, il n’y a eu aucune nouvelle admission dans les chambres universitaires, les contraignant ainsi à rejoindre leurs aînés ou leurs camarades pour trouver un toit. Bloléquin se situe à plus de 600 km d’Abidjan, ce qui rend encore plus difficile pour ces étudiants de trouver des solutions de logement alternatives dans une ville aussi coûteuse.
Est-ce que l’Association des élèves et étudiants de Bloléquin a pris des dispositions pour venir en aide à ses membres qui sont concernés par cette décision du gouvernement ?
En tant qu’association, nous avons pris des mesures pour apporter notre soutien à ces étudiants. Nous avons adressé un appel à nos autorités locales, aux élus et aux cadres de la région, afin de leur venir en aide. Malheureusement, nous n’avons pas encore obtenu de réponses concrètes. Dans l’immédiat, ces étudiants se sont réfugiés dans une église qui leur sert de logement temporaire. Nous continuons de plaider pour qu’une solution durable soit trouvée et que ces jeunes ne se retrouvent pas démunis dans une ville où les conditions de vie sont déjà difficiles pour ceux qui viennent de régions éloignées.
Avez-vous un message à lancer aux étudiants au regard de la situation qui prévaut dans le milieu universitaire ?
Je voudrais m’adresser à mes camarades étudiants, en particulier ceux touchés par cette situation. Je vous exhorte à garder espoir et à ne pas céder au découragement. Même si cette situation est éprouvante, il est essentiel de rester unis, disciplinés et de respecter les décisions des autorités. Nous devons comprendre que cette mesure vise avant tout à garantir notre sécurité et à rétablir l’ordre. Cependant, je vous encourage à rester mobilisés pour défendre vos droits dans le respect des lois. Continuez à vous concentrer sur vos études, car c’est par l’éducation et la persévérance que nous parviendrons à surmonter ces épreuves et à bâtir un avenir meilleur pour nous-mêmes et pour nos régions respectives. Soyez solidaires et sachez que nous continuerons de plaider pour vous auprès de nos responsables afin que des solutions justes et pérennes soient trouvées.
Réalisé par S. Kohet
OM – 10/24
Mail : contact@ouestmedia.c
Discussion about this post