Il est un peu plus de 13 h lorsque les deux aéronefs de l’Armée de l’air ivoirienne obtiennent l’autorisation des autorités maliennes de décoller à destination de Bamako. En cette après-midi ensoleillée du samedi 7 janvier 2023, le Général de Corps d’Armée effectue une de ses missions les plus inédites : Récupérer 46 soldats ivoiriens sur le lieu de leur détention où ils auront passé près de six mois.
L’officier Général est confiant dans les assurances données la veille par les autorités maliennes. Une mesure de grâce prise 24 h plus tôt autorisait les autorités ivoiriennes à organiser le retour de ces militaires détenus depuis le 10 juillet 2022. Cependant, le Général Doumbia demeure anxieux car pendant ces six longs mois, tant de rendez-vous ont été avortés. Dans le Airbus Casa 295 CN qui le transporte, le silence est total durant les trois heures que dure le voyage.
Bamako Senou, il est 16 h 08 mn. En fin de roulage, un comité d’accueil attend le Chef d’Etat-Major. Le chargé d’affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Mali, le Chef d’Etat-Major des Forces Armées maliennes, l’attaché de défense et des ivoiriens de l’ambassade. Mais son regard est figé sur deux autobus stationnés sur le tarmac. Il y distingue des tenues militaires caractéristiques de l’Armée ivoirienne. Son visage s’éclaire enfin. Poignées de mains, accolades, l’ambiance est cordiale avec ses hôtes de Bamako. Un court briefing avec la partie malienne sur ce qui a été prévu pour leur retour et le Chef d’Etat-Major met fin aux échanges. Car un autre rendez-vous l’attend à Lomé.
Les 46 soldats débarquent des autocars et se dirigent vers l’un des deux avions. Ils récitent une prière, la dernière en terre malienne et embarquent. Le Cemga et ses hôtes retournent à la coupée de l’avion. Photo souvenir pour l’histoire et les deux aéronefs ivoiriens prennent les airs. Le Casa des 46 vers Lomé, et l’Antonov vers Abidjan avec les bagages des ex détenus. Fin du chapitre du séjour malien de ces militaires. A bord, le Cemga a son premier échange avec les soldats. Il sera surtout question du programme de la journée et des dispositions prises à leur atterrissage à Abidjan.
Aéroport de Lomé, il est 19 h 40 mn. Au pied de l’avion, les Ministres d’Etat KANDIA Camara, Téné Birahima OUATTARA, le Ministre Fidèle SARASSORO, Monsieur Robert DUSSEY Ministre togolais des affaires étrangères et le Coordonnateur National du Renseignement. Les autorités ivoiriennes avaient décollé d’Abidjan 90 mn plus tôt, une fois assurées de l’effectivité de la présence des soldats ivoiriens à bord des avions militaires. A leur arrivée, elles ont eu des échanges avec le Président togolais, échanges qu’elles ont écourtés pour venir accueillir les 46. Emotion de l’instant, effusion des moments, tout le monde est soulagé, les autorités politiques, en premier. Les premières images apparues en Côte d’Ivoire sont prises à ce moment.
Puis tout le groupe se dirige à la résidence du Président Togolais. Un buffet est dressé à l’intention des anciens détenus. Ils seront félicités et encouragés par le Président FAURE. Les soldats ont enfin droit à leur premier menu non malien depuis leur mise en liberté. Pendant ce temps, les autorités politiques ont un tête-à-tête au cours duquel la médiation togolaise est saluée par les émissaires ivoiriens. Le Ministre d’Etat Téné Birahima OUATTARA transmet la reconnaissance du Chef de l’Etat ivoirien.
Retour à l’aéroport de Lomé pour la dernière étape de ce périple. Le Casa décolle en premier, suivi une demi-heure plus tard du GRUMMANN 450 FT des ministres ivoiriens. Temps de vol 1 h 37 mn. A 20 mn de l’atterrissage en Côte d’Ivoire, les dernières consignes sont réitérées par le CEMGA, la solennité de l’évènement est rappelée tout comme l’engouement national autour de leur retour.
23 h 48 mn, aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Le Colonel Anoma Constant fait ouvrir la porte du CASA CN 295. Dans l’entrebâillement, se dresse la silhouette du général de Corps d’Armée Lassina DOUMBIA, un fanion aux couleurs nationales en main. Son vis-à-vis, le Chef Suprême des Armées. Le reste appartient à l’histoire.
Source BIPA
OM- 01/23
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